Comme un colosse orné de ses voiles informes,
Tes mains d'une ombre claire unissent amoureuses
La prière à l'offrande et la gloire à la gueuse.
Tes bras semblent bercer un enfant pour qu'il dorme
Et sa peau diaphane absorbe chaque pleur
Comme un champ nouveau-né du soleil et du sol,
Comme un dieu baptisé d’une pluie qui console,
Un parvis épargné du temps, de son ampleur.
Ainsi l'enfant s’est tu. Et sur son frais visage,
Mille lèvres marient leur douleur et leur sang
Dans un même baiser innocent même sage.
La teneur de l’amour est celle de la pierre
Que la haine a jet
Métaphore enfilée tout autour de mon cou,
La poésie se tisse avec cœur à l’ouvrage
Par mes petites mains car l’infini servage
De la féminité en alourdit le coût.
Mon petit atelier brode, retouche et coud
Des sonnets en dentelle ou en raccommodage
Pour habiller mon âme en cherchant l’avantage
De ses déchirements, de ses quatre cents coups.
Coups d’épingle ou d’épaule en points d’exclamation,
Coups de dé, coups du sort en points de suspension,
Coups fourrés, coups montés, tous les points se grappillent
Pour en perdre aprè
Résonnances
Le passé
que nous partageons
n'est pas figé dans les sables
il est porté
dans les feuilles
dans le vent dans les vignes
et c'est dans le ciel
qu'il ira s'engloutir
tout résonnant encore
d'horizon et d'aurore
J'ai laissé la rose rose
À l'ombre de ton caveau,
Son parfum va et se pose
Comme un petit renouveau.
On peut parler de névrose
(Si on aime l'écheveau)
Ou préférer dire "j'ose
Plus de cœur, moins de cerveau !"
J'avais la mort archaïque
Mais ta jolie mosaïque
Colmata mon trou béant ;
Alors quand pointent les lunes
Sous le doux parfum des dunes
Ça ne sent plus le néant.